Ses flammekueches maison sont très appréciées dans sa belle famille américaine. « Disons que c’est un plat régional depuis qu’il y a la grande région », plaisante-t-elle. Pour le pâté lorrain, il faudra donc repasser.
Mais ce sont d’autres atouts qui ont conduit Dior Delophont à s’expatrier à New York. Internationale et grand espoir de l’athlétisme français lorsqu’elle a choisi de raccrocher les pointes en 2016, pianiste diplômée du conservatoire de Nancy, la Vandopérienne avait toujours rêvé de travailler… dans la mode. Pari gagné puisqu’elle est aujourd’hui une des signatures de la « french touch » dans le milieu de la mode à New York.
Étudiante modèle (Bac S mention très bien au lycée Henri-Poincaré de Nancy), Dior Delophont a dû, pour réaliser son rêve, faire un choix entre ses différents talents naturels. Elle a ainsi décidé d’arrêter l’athlétisme, malgré treize sélections tricolores. « Mon niveau en athlé a été un coup de pouce au moment de postuler à l’université de Kent State (Ohio) », reconnaît celle qui fut championne de France à la hauteur. Entrée à l’université américaine en 2013, elle disparaissait de l’équipe de France en 2015. « Je ne pouvais pas tout mener de front et je n’aurais pas pu vivre de l’athlétisme… Mais aux USA, je trouve qu’il y a plus de reconnaissance de la performance, ce qui explique sans doute que des parcours comme le mien sont plus fréquents. »
1,75 m à la hauteur... pour le plaisir
Après un stage en 2014 chez « Phat Buddha Wear » avec… Madonna en cliente exclusive, puis après avoir décroché en fin d’études un ticket pour présenter une collection à l’Académie des Beaux-Arts de Chine et participer à la Fashion Week de Pékin en 2016, la Vandopérienne s’est retrouvé sur le marché du travail… Pas longtemps. « À un moment donné, l’idée de travailler à Pékin m’a traversé l’esprit. » Ce sera finalement « Big Apple », où elle a intégré l’équipe de conception de Calvin Klein. La Lorraine y dessine des lignes de lingerie féminine pour le marché mondial.
À quelques stations de métro de son lieu de travail, elle vit désormais à Crown Heights, à Brooklyn. Loin des pistes d’athlétisme, mais pas trop loin des parcs : « J’ai bien évidemment continué le sport, j’en ai besoin. Je cours souvent à Central Park. Sans réelle ambition, juste pour me faire plaisir, j’ai aussi participé à un concours de saut en hauteur l’année passée. J’ai franchi 1,75 m. »
Il lui reste encore, comme tout bon sportif new-yorkais, le marathon à accomplir. Mais ce ne sera pas pour 2020 puisqu’il a été annulé pour cause de Covid. « Ce ne sera pas non plus pour l’année prochaine, d’ailleurs (rires) ! C’est encore une distance trop longue à appréhender pour moi. Mais j’ai le temps d’y penser. Je me soucie plus de savoir si je pourrai, comme chaque année, revenir à Noël voir ma famille »
Bio express Née le 19 octobre 1994 à Nancy. 7 titres de championne de France d’athlétisme. 2010-2015 : Treize sélections en équipe de France d’athlétisme, dont deux en senior. Meilleures performances - 13,31 m au triple-saut (19 ans) - 1,87 m à la hauteur (19 ans) - 6,22 m à la longueur (18 ans)
July 27, 2020 at 12:02PM
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Athlétisme. Dior Delophont, de la piste nancéienne à la mode new-yorkaise - Vosges Matin
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